mardi 10 décembre 2013

Vous avez dit Tango ?

Vous avez dit Tango ?
Oui mais Tango argentin !
Le Tango argentin parce qu'il mime l'étreinte amoureuse me paraît la plus belle des danses de couple.
Et la plus difficile : on l'apprend et l'améliore durant toute sa vie.

La gestuelle en est très sexuée : l'homme dirige, indiquant - subtilement - des pas que sa partenaire doit comprendre et exécuter. Comprendre mais jamais devancer.
Il faut donc désapprendre ce qui est d'ordinaire un gage d'efficacité, à savoir la capacité d'anticipation.
La cavalière doit en effet être capable de ne pas prévoir, de faire seulement confiance. Et s'abandonner à la suggestion du Tanguero sans préjuger du pas qui sera proposé ensuite.
A nous Tangueras de jouer dans les intervalles : profiter des instants d'immobilité offerts par le danseur pour les meubler par les petites figures de notre choix.

Tout l'art du Tango est d'être disponible à la proposition du Tanguero, stable et sans raideur, en "vigilance flottante", pour entendre l'indication du danseur, laquelle tend à n'être guère plus qu'une légère pression sur le dos ou un angle infime ouvert par son bras...

Et alors parfois ( et de plus en plus souvent !) parviendrez-vous à atteindre cet état de grâce où vous percevez l'intention du Tanguero en temps réel.
C'est cette attention inouïe au corps-esprit du partenaire, ce mélange d'intention, d'intuition et d'abandon, qui fait de cette danse un subtil et très sensuel dialogue.
                                                                               D'après un texte de Belinda Cannone, romancière



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